Le 27 août 1944, des résistants du réseau Combat descendaient de Gréolières pour effectuer la jonction avec les troupes américaines qui venaient de libérer les deux communes. Arrivés juste au-dessus de l’Auberge Saint-Martin leur véhicule fut stoppé par une destruction importante de la route effectuée par les troupes allemandes en retraite devant l’avancée des alliés. Pour renforcer cette coupure l’ennemi avait disséminé tout autour de nombreuses mines. Alertés de ce danger mais grisés par l’exaltation de ce moment tant attendu depuis plusieurs années certains d’entre eux sautent du camion. C’est le drame, l’un marche sur une mine et le chapelet de mines explose, cinq maquisards sont déchiquetés et meurent sur place ou à l’hôpital militaire de campagne implanté à la Colle-sur-Loup. D’autres sont plus ou moins grièvement blessés et évacués.
Quatre des victimes étaient des enfants de Tourrettes, Marcel Briquet, Jean-Marie Boursac, Roger Gazagnaire et Auguste Baron ; ils reposent dans le cimetière communal.
Le bilan des tués sur ce champ de mines va s’alourdir, quatre soldats américains de l’unité du génie chargée du déminage trouvent la mort le 28. Enfin le lendemain deux sœurs et le fils de l’une d’entre elles sont tués sur la zone.
Trois des quatre soldats américains de la First Airborne Task Force
Tous les ans, le 27 août, une cérémonie du souvenir réunit Vençois et Tourrettans route de Coursegoules devant la plaque qui rappelle la tragédie des 27, 28 et 29 août 1944.
Ce moment fort de recueillement en l’honneur de nos morts doit aussi être l’occasion de se souvenir des autres Tourrettans morts pour la France lors du second conflit mondial : Marius Chiotasso et Serge Abram disparus le 13 septembre 1939 dans l’explosion du mouilleur de mines Pluton dans le port de Casablanca, Vincent Martini tué au combat à Gourdon le 21 août 1944, David Matteucci en octobre 1944, Gabriel Musso le 29 mai 1945 en Indochine suite au coup de force des troupes japonaises.